Les outils d’intelligence artificielle (IA) sont de plus en plus présents dans les processus de recrutement, offrant rapidité et efficacité. Mais comment ces innovations sont-elles perçues par les candidats ? Une étude réalisée par Capterra en juillet 2024, impliquant près de 3 000 chercheurs d’emploi à travers le monde, met en lumière des réactions variées. En France, où 247 participants ont été interrogés, les résultats révèlent un mélange d’enthousiasme et de scepticisme.
Pourquoi l’IA séduit une majorité de candidats
L’accueil favorable de l’IA dans le recrutement est indéniable : 57 % des candidats français interrogés la perçoivent positivement. Parmi les raisons avancées, la rapidité d’analyse des candidatures arrive en tête. Les candidats apprécient que des outils automatisés leur permettent d’être rapidement identifiés comme pertinents. Par ailleurs, 51 % estiment que l’IA réduit les biais humains, une perspective qui renforce leur confiance en la neutralité des processus d’embauche.
L’idée que l’IA pourrait rééquilibrer les chances face aux préjugés est un facteur clé. Les candidats considèrent ces outils comme une opportunité pour être jugés sur leurs compétences plutôt que sur des critères subjectifs.
Des craintes persistantes sur la déshumanisation
Malgré les avantages perçus, une proportion importante de candidats exprime des réticences. La préoccupation principale réside dans la peur d’une perte d’humanité dans les interactions. Près de 38 % des sondés indiquent qu’un processus trop automatisé pourrait les dissuader de postuler. Ils craignent que l’absence d’échanges directs avec des recruteurs nuise à la personnalisation et à la compréhension de leurs attentes.
Certains candidats redoutent aussi que l’IA ne valorise pas correctement les parcours atypiques ou ne comprenne pas pleinement les nuances d’une candidature.
Transparence et équilibre : des attentes fortes
Pour renforcer leur confiance, 53 % des candidats français souhaitent que les entreprises communiquent plus clairement sur l’usage de l’IA dans le recrutement. Une meilleure information sur le rôle exact de ces outils pourrait dissiper certains malentendus.
Les candidats plébiscitent également un modèle hybride combinant IA et intervention humaine. Environ 51 % insistent sur l’importance d’échanger avec un recruteur humain à toutes les étapes critiques du processus. Cette synergie est perçue comme la meilleure approche pour allier objectivité et personnalisation.
Gérer les biais et préserver l’équité
Les candidats reconnaissent les efforts faits pour réduire les biais humains, mais restent attentifs aux risques d’erreurs algorithmiques. Une IA mal entraînée peut perpétuer des discriminations préexistantes. Les entreprises doivent donc s’assurer que leurs systèmes sont régulièrement évalués et que les données d’entraînement sont diversifiées.
Des initiatives, telles que des audits réguliers ou des formations des recruteurs à l’IA, sont jugées essentielles par les candidats pour garantir l’intégrité des processus.
L’intégration de l’IA dans le recrutement reflète une évolution incontournable, mais elle doit être accompagnée de transparence et d’un équilibre subtil entre technologie et humain. Les entreprises qui parviendront à relever ce défi pourront non seulement optimiser leurs processus, mais aussi renforcer leur attractivité auprès des talents.