Le Capgemini Research Institute a publié la troisième édition de son rapport annuel sur l’intelligence artificielle générative. L’étude, menée auprès de 1 100 dirigeants dans le monde, montre à quel point la GenAI progresse vite dans l’industrie et les services. Mais derrière cet engouement, de vrais obstacles demeurent : coûts parfois mal anticipés, manque de compétences adaptées et gouvernance encore fragile.
Une adoption éclair de la GenAI dans l’industrie en deux ans
En 2023, seuls 6 % des acteurs économiques utilisaient la GenAI. Aujourd’hui, près de 30 % l’ont déjà intégrée dans leurs processus, totalement ou partiellement. Cette accélération reflète la volonté des entreprises industrielles et de services d’aller chercher des gains de productivité immédiats. Plus largement, 93 % testent déjà des cas d’usage, notamment dans les télécoms, la consommation, l’aéronautique et la défense. Les services clients, la gestion des risques et l’IT sont les plus concernés.
L’IA, un nouveau collègue au cœur des opérations
La GenAI ne se résume pas à des outils techniques. Les mentalités changent : six entreprises sur dix envisagent que l’intelligence artificielle occupe bientôt une place active dans leurs équipes opérationnelles. Elle n’est plus vue comme un simple support, mais comme un collaborateur capable de piloter certaines tâches, voire de coordonner d’autres IA (à l’image des solutions proposées par Efimove avec Orkaia et Arkyce).
Investissements en hausse et coûts cachés
88 % des entreprises ont augmenté leurs dépenses liées à la GenAI en un an, représentant environ 12 % du budget IT global. Et la tendance continue : 61 % prévoient encore d’accroître ces budgets d’ici 2026. Mais cette montée en puissance a son revers. Beaucoup d’entreprises découvrent des frais imprévus, souvent liés au cloud. Pour limiter ces dépenses, certaines se tournent vers des modèles de langage plus compacts, mieux adaptés à leurs besoins opérationnels.
Agents IA et systèmes multi-agents
Les agents d’IA prennent de l’importance : ils savent gérer des processus de bout en bout, en R&D comme en marketing ou en ventes. Neuf dirigeants sur dix pensent qu’ils deviendront incontournables d’ici trois à cinq ans. Les systèmes multi-agents, déjà testés par près de la moitié des entreprises, ouvrent la voie à des environnements où plusieurs IA coopèrent. Certains dirigeants vont même jusqu’à imaginer des agents auto-apprenants nécessitant peu de supervision humaine.
Vers une transformation opérationnelle
Deux tiers des entreprises estiment qu’elles devront revoir leur organisation interne pour bien intégrer la GenAI. La question n’est pas uniquement technologique : sécurité, conformité et gestion des données deviennent centrales. Pour exploiter pleinement le potentiel de l’intelligence artificielle, les structures doivent repenser leur fonctionnement et placer la collaboration homme-machine au cœur de leurs opérations.