Le groupe bancaire BPCE poursuit sa transformation numérique à un rythme soutenu et place désormais l’intelligence artificielle agentique au centre de sa vision. Dix-huit mois après avoir lancé son programme IA dans le cadre de Vision 2030, la banque partage un premier bilan très concret, fait d’essais, d’apprentissages et d’usages déjà bien installés sur le terrain.
Une adoption de l’IA bien plus rapide que prévu
Même si BPCE reste discret sur les montants investis, un fait marque les esprits : la rapidité avec laquelle les équipes se sont appropriées le chatbot GenAI Maia. Aujourd’hui, près de 50 000 collaborateurs c’est-à-dire un salarié sur deux l’utilisent chaque mois. Chacun envoie en moyenne 44 requêtes, un niveau d’usage que personne n’imaginait atteindre avant 2026.
Cette adoption éclair s’explique notamment par un vaste travail de formation et d’accompagnement : la moitié des collaborateurs ont déjà été formés à l’IA, avec des parcours modulés selon les métiers et les besoins. Côté clients, les assistants IA intégrés aux apps Banque Populaire et Caisse d’Épargne enregistrent plus de 5000 conversations par jour, dont une large part se conclut par une action immédiate déclenchée par l’utilisateur.
L’IA générative au service du quotidien bancaire
Les cas d’usage déployés commencent à transformer réellement la façon de travailler. L’IA aide à analyser plus vite des documents complexes, à synthétiser des entretiens ou encore à proposer des recommandations plus fines aux conseillers. Un exemple parlant : les comptes‑rendus d’appels, désormais en grande partie automatisés. 85 % des transcriptions générées par l’IA sont validées sans retouches, ce qui permet de réduire de 10 % le temps moyen de traitement des appels.
Pour soutenir ces usages, BPCE a fait du pluralisme technologique un pilier : la banque s’appuie sur une quinzaine de modèles IA, parmi lesquels OpenAI, Mistral, Google Gemini et Anthropic. Ces modèles tournent dans des environnements privés sous Azure et GCP afin de garantir une maîtrise totale des données.
L’avenir selon BPCE : l’ère des agents IA autonomes
La prochaine grande étape pour BPCE repose sur l’agentique : des systèmes capables non seulement de comprendre, mais aussi d’agir de manière autonome pour le compte de l’utilisateur. Parmi les pistes explorées, l’automatisation complète d’achats en ligne : suivi d’un prix, sélection d’un produit, validation et paiement inclus.
Pour sécuriser ces nouveaux usages, BPCE collabore avec Google autour du protocole AP2 (Agents Payments Protocol). L’objectif est de créer un standard fiable permettant à des agents IA d’effectuer des transactions sans ambiguïté et en totale conformité.
En parallèle, le groupe envisage aussi la création de son propre serveur MCP (Model Context Protocol) ou l’intégration directe de ses services bancaires dans les API d’OpenAI. Une démarche qui pourrait permettre, à terme, d’initier des transactions depuis des interfaces naturelles comme ChatGPT.


