Les directions financières vivent une transformation silencieuse, mais profonde. D’après le baromètre 2025 des outils CFO publié par Spendesk et CFO Connect, plus d’un directeur financier sur deux utilise désormais l’intelligence artificielle dans son quotidien. Derrière cette statistique se cache une mutation de fond : la fonction finance apprend à conjuguer rigueur, technologie et intuition humaine.
L’IA, le nouvel allié du directeur financier
L’époque des expérimentations est révolue. L’IA n’est plus un gadget réservé aux start-up ou aux pionniers du numérique : elle s’est invitée dans les processus financiers, souvent en coulisses, mais toujours avec efficacité.
« On gagne du temps sur les reportings et la préparation des présentations, mais le vrai gain, c’est la sérénité », confie un directeur financier d’une PME lyonnaise cité dans l’étude.
Les outils comme ChatGPT, Gemini ou Copilot figurent en tête des usages. Certains CFO les utilisent pour structurer leurs analyses, d’autres pour valider leurs conclusions avant une réunion stratégique. Dans les grandes entreprises, ces solutions s’intègrent directement aux ERP. Dans les plus petites, on préfère encore expérimenter pour trouver le bon équilibre entre coût, performance et fiabilité.
La planification financière : un terrain encore en chantier
Si les gains sont visibles, tout n’est pas encore fluide. La planification financière reste un défi pour nombre d’organisations. Deux tiers des entreprises de moins de 250 salariés continuent de s’appuyer sur Excel, faute d’outil plus souple et accessible.
Les structures plus importantes investissent dans des plateformes de planification pilotées par l’IA, mais leur déploiement demande du temps et une réelle conduite du changement.
Un directeur financier d’une scale-up technologique le résume bien : « L’IA m’aide à modéliser des scénarios, mais sans la compréhension du business, on passe à côté de l’essentiel. » Cette phrase illustre l’équilibre que cherche aujourd’hui la fonction finance : tirer parti de la puissance des algorithmes, sans renoncer à la vision stratégique humaine.
Une fonction IA finance plus connectée et plus stratégique
Les solutions de Business Intelligence et d’ERP montent en puissance, surtout au-delà de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires. La donnée devient la matière première de la performance financière. Dans les grands groupes, la convergence est déjà en marche : paie, facturation, RH et trésorerie communiquent dans un même environnement. Les PME, plus prudentes, avancent par étapes, cherchant à automatiser sans perdre leur souplesse.
L’IA y trouve naturellement sa place, en éliminant les tâches répétitives et en libérant du temps pour l’analyse.
L’IA, catalyseur d’une finance plus humaine
Loin d’un remplacement de l’humain, l’intelligence artificielle agit comme un révélateur. Le rôle du directeur financier évolue : moins centré sur la conformité, davantage tourné vers la stratégie, l’anticipation et le conseil. L’IA devient un véritable partenaire, qui simplifie sans dénaturer.
La finance, longtemps perçue comme froide et mécanique, retrouve une dimension humaine : celle de la prise de décision éclairée, fondée sur la donnée, mais enrichie par l’expérience et le discernement. Et si, au fond, l’intelligence artificielle redonnait du sens à la fonction financière ?


