L’intelligence artificielle transforme peu à peu le monde de l’industrie. Derrière les algorithmes et les modèles prédictifs, une question essentielle persiste : comment faire confiance à ces systèmes quand ils interviennent sur des décisions critiques ? C’est dans ce contexte qu’est née l’European Trustworthy AI Association (ETAIA). Son objectif est simple : aider les entreprises européennes à concevoir et valider des solutions d’IA fiables, explicables et conformes aux exigences réglementaires.
Une dynamique collective pour une IA de confiance
Fondée en 2025, ETAIA rassemble déjà une trentaine de membres issus de domaines variés — aéronautique, défense, énergie, recherche. Tous partagent une même volonté : rendre l’IA industrielle plus sûre et plus transparente. L’association accompagne les acteurs du terrain dans la validation de leurs systèmes d’intelligence artificielle, avec des outils adaptés aux réalités opérationnelles et aux exigences de production.
Pour les industriels, l’enjeu est clair : tirer profit des avantages de l’IA sans compromettre la sécurité ni la qualité. ETAIA répond à ce besoin en créant un cadre commun où ingénieurs, chercheurs et décideurs peuvent collaborer autour de référentiels partagés et d’outils éprouvés.
Open source et collaboration internationale
Dans la continuité du programme Confiance.ai, ETAIA mise sur l’open source. Plus de 25 outils sont déjà accessibles, dont plusieurs utilisables directement en environnement industriel. Cette ouverture renforce la transparence et stimule l’innovation tout en réduisant la dépendance à des solutions fermées venues d’ailleurs.
Sous la présidence de Nicolas Rebierre, l’association s’appuie sur une gouvernance partagée qui regroupe des acteurs comme Air Liquide, Thales, Sopra Steria, Safran, Naval Group ou IRT SystemX. Cinq groupes de travail sont aujourd’hui actifs : adoption industrielle, standardisation, formation, communication et animation scientifique. Un sixième, consacré à la défense, est en préparation.
Une IA opérationnelle et européenne
ETAIA prévoit de multiplier les outils open source d’ici 2026, avec un objectif de cent solutions accessibles. En parallèle, des formations sont mises en place avec les écoles et universités partenaires afin d’aider les ingénieurs à mieux intégrer l’IA dans leurs processus.
À terme, l’association souhaite peser sur la création de normes internationales et contribuer à un cadre réglementaire cohérent face aux défis de l’IA générative et des agents autonomes. Derrière cette ambition se dessine une vision : faire de l’Europe un espace où l’intelligence artificielle industrielle est non seulement performante, mais aussi humaine, responsable et durable.