Croissance et besoin de talents dans les puces électroniques
L’industrie des semi-conducteurs (éléments essentiels, notamment des puces électroniques, utilisés pour fabriquer des composants électroniques) connaît une croissance rapide, mais fait face à un véritable défi : trouver les talents nécessaires pour accompagner cette évolution. D’ici 2030, le secteur pourrait atteindre 1 000 milliards de dollars de revenus, mais cela nécessite une augmentation significative du nombre de travailleurs qualifiés. Selon Deloitte, il manque actuellement un million de travailleurs qualifiés pour soutenir cette industrie en pleine expansion.
Le besoin en talents est exacerbé par la demande croissante en intelligence artificielle générative (GenAI). Cette technologie, qui transforme la manière dont les entreprises conçoivent et fabriquent les puces électroniques, requiert des compétences avancées. Le problème ? Ces compétences sont rares sur le marché. Les entreprises de puces électroniques doivent faire face à une concurrence intense pour attirer des experts capables de travailler sur des technologies aussi complexes.
Impact de la géopolitique sur la pénurie de talents
La géopolitique complique également la donne. Les États-Unis et l’Union européenne cherchent à rapatrier la production de puces électroniques sur leur territoire, afin de réduire leur dépendance vis-à-vis de l’Asie. Cette tendance à la localisation entraîne une pénurie de talents locaux, car les capacités de production augmentent plus rapidement que le nombre de travailleurs formés. De plus, les lois sur les puces électroniques, comme l’IA Act et son équivalent américain, le « Chips Act », exigent des entreprises qu’elles s’engagent dans des programmes de formation pour obtenir des subventions. Cela met en lumière l’importance de développer des compétences localement.
Le vieillissement de la main-d’œuvre est un autre obstacle majeur. Beaucoup de travailleurs qualifiés dans le secteur des semi-conducteurs approchent de l’âge de la retraite, et il n’existe pas de plan de succession clair. En Amérique, 55 % des employés ont plus de 45 ans. En Europe, ce chiffre atteint 20 % pour les plus de 55 ans. Le manque de jeunes talents dans le secteur rend difficile la transmission des compétences et la gestion des connaissances. De plus, le secteur des puces électroniques ne semble pas aussi attractif que celui des entreprises d’IA ou des réseaux sociaux, ce qui complique le recrutement.
Pour remédier à ces pénuries, Deloitte recommande aux entreprises de puces électroniques de développer des stratégies de recrutement plus innovantes. L’une des solutions est de cibler des viviers de talents sous-représentés et de proposer des parcours professionnels clairs, offrant des opportunités de formation continue et de progression de carrière. Il est également important de travailler avec des institutions éducatives pour créer des programmes de formation adaptés aux besoins du secteur.
Solutions pour attirer et retenir les talents
La technologie peut également aider. L’IA générative, par exemple, permet de réduire le besoin de talents en automatisant certaines tâches, permettant ainsi aux ingénieurs de se concentrer sur des projets à plus forte valeur ajoutée. Mais pour cela, il est crucial de développer les compétences nécessaires à l’utilisation de ces technologies. Investir dans la formation des employés actuels et futurs est donc primordial.
Les entreprises de puces électroniques doivent aussi renforcer leur proposition de valeur pour attirer les talents. Cela passe par des avantages innovants, une culture d’entreprise attractive, et des opportunités de développement personnel. Le secteur pourrait aussi améliorer sa visibilité en mettant davantage en avant son impact économique et environnemental positif, ce qui pourrait séduire les jeunes générations en quête de sens au travail.
La pénurie de talents dans le secteur des puces électroniques est un défi global. Pour y faire face, il est indispensable de renforcer la formation, d’attirer de nouveaux profils et de créer des environnements de travail attrayants. Sans une stratégie claire et coordonnée, l’industrie risque de ne pas atteindre son plein potentiel de croissance d’ici 2030.