L’intelligence artificielle (IA) est aujourd’hui un levier stratégique pour les entreprises, mais son intégration reste inégale. Lors de la dernière étape du Tour de France de l’IA, le Medef, organisation représentative des entreprises françaises, et Numeum, syndicat des professionnels du numérique, ont mis en avant les défis liés à son adoption et les investissements nécessaires pour favoriser son essor avant le Sommet de l’IA.
Lancé en octobre, cet événement a traversé une vingtaine de villes pour sensibiliser les entreprises aux opportunités de l’IA. La dernière rencontre a eu lieu le 4 février au siège du Medef, en préparation du Sommet de l’IA des 10 et 11 février à Paris.
Pourquoi les entreprises hésitent encore à adopter l’IA
Clara Chappaz, Ministre déléguée chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique, a rappelé l’importance de structurer une stratégie autour de l’IA. Selon elle, bien que les dirigeants reconnaissent son potentiel, seuls 40 % des entreprises ont amorcé une démarche concrète d’adoption. Plusieurs freins subsistent, notamment les coûts d’implémentation et la complexité des ajustements organisationnels.
Afin de garantir la compétitivité des entreprises françaises face aux géants internationaux, la ministre a plaidé pour une collaboration renforcée entre startups, grands groupes et institutions. L’État s’engage également à soutenir l’innovation à travers des financements ciblés. Le Sommet de l’IA a débouché sur l’annonce de plusieurs mesures visant à accélérer le développement de solutions technologiques françaises.
Quel impact de l’IA sur l’emploi et les compétences ?
Au cours d’une table ronde, plusieurs chefs d’entreprise ont partagé leurs expériences quant à l’intégration de l’IA dans leurs processus. Des témoignages ont mis en avant des gains en productivité et une meilleure optimisation des opérations. En parallèle, ils ont soulevé la question de l’impact sur l’emploi. Certains secteurs, comme la création artistique et la comptabilité, connaissent déjà des transformations.
Si l’IA est perçue comme un levier de compétitivité, elle pose également la question de l’équilibre entre automatisation et maintien des compétences humaines. Un dirigeant a illustré ce paradoxe en expliquant avoir réduit ses effectifs comptables grâce à l’optimisation des processus par l’IA. Cette évolution interroge sur l’avenir de certaines professions. Elle souligne aussi la nécessité d’adapter les formations en IA aux exigences du marché.
Alors que le Tour de France de l’IA s’achève, les discussions sur ces enjeux restent ouvertes. Le Sommet de l’IA a permis d’identifier des axes de développement concrets. Il a aussi précisé les engagements des acteurs économiques pour une adoption équilibrée et durable de l’IA en France.