L’intelligence artificielle (IA) est partout : dans les entreprises, les services publics, les téléphones et les décisions stratégiques. Mais si elle promet beaucoup, elle questionne aussi. Car derrière les prouesses techniques se cache une consommation énergétique importante, en particulier pour les modèles génératifs. Une réalité qui invite à réfléchir à sa véritable place dans la transition environnementale.
IA et consommation énergétique : un défi pour demain
Former un modèle d’IA demande une puissance de calcul colossale. En clair, plus l’IA devient performante, plus elle consomme. Selon l’Agence internationale de l’énergie, la demande électrique liée à l’intelligence artificielle pourrait être multipliée par dix d’ici 2026, notamment à cause de la croissance rapide des data centers. Ces centres de données représentent déjà 4 % de la consommation énergétique mondiale. Certaines grandes entreprises du secteur ont vu leurs émissions de gaz à effet de serre grimper de 50 % en seulement quelques années. Ce constat met en lumière un enjeu : concevoir des technologies plus sobres dès leur origine.
Quand l’IA devient un outil pour la planète
Malgré cette empreinte, l’IA n’est pas qu’une source de consommation. Elle peut aussi devenir un véritable allié dans la lutte contre le dérèglement climatique. Prenons la météo : Météo-France s’appuie sur des modèles d’IA pour affiner les prévisions et mieux anticiper les phénomènes extrêmes. À l’international, l’Organisation météorologique mondiale travaille sur un plan d’alerte précoce basé sur l’IA, prévu pour 2027.
Et sur le terrain ? Au Kenya, l’application MyAnga guide les éleveurs grâce aux données satellites et météo, pour mieux gérer les sécheresses. Des solutions concrètes qui montrent que l’IA peut aussi servir à renforcer la résilience des territoires.
IA et environnement : cartographier, anticiper, agir
En France, l’IGN (Institut national de l’information géographique et forestière) utilise l’IA pour mieux cartographier les forêts. Objectif : suivre l’évolution des écosystèmes et aider à cibler les efforts de protection. En ville, les technologies intelligentes permettent d’optimiser la circulation, surveiller la qualité de l’air ou encore améliorer la gestion des déchets. À l’échelle mondiale, des algorithmes permettent déjà d’identifier les régions menacées par les migrations climatiques, facilitant ainsi la préparation des réponses humanitaires.
Vers une IA plus sobre et responsable
Pour concilier technologie et écologie, certains acteurs avancent des solutions concrètes. En France, un référentiel d’« IA frugale » est en préparation. Porté par le Ministère de la Transition écologique et l’Afnor, il vise à encourager la conception de modèles plus légers, économes en ressources et optimisés sur tout leur cycle de vie.
L’IA peut donc jouer un rôle positif dans la transition environnementale, à condition de s’appliquer à elle-même les principes qu’elle aide à promouvoir : efficacité, sobriété et utilité concrète.